Un peuple de fous
Nous sommes un peuple de
fous.
Je ne suis pas là
dans l'une de mes bouffées délirantes, très
redondantes ces jour-ci.
Ce que j'avance est la
vérité et rien que la vérité..
L'organisation mondiale
de la Santé, à laquelle je présente mes sincères
condoléances aprés l'accident vasculaire cérebral
mortel de son ex-patron, a avancé, il y a peu de temps de
çelà,que presque 25% de la population marocaine aurait
besoin d'une consultation psychiatrique.
Rassurez-vous, je fais
bel et bien partie de ces 25% et vous aussi,apparemment, qui passez
votre temps à déchiffrer la portée des messages
d'un chroniqueur zappé en plein mondial allemand.
Quand je dis
consultation, je pèse bien mes mots, la conception asilaire
est démodée depuis belle lurette.
Ce qui expliquerait la
progression exponentielle du nombre de fous circulant librement dans
les artères de nos villes, occupant les hautes fonctions
administratives, contrôlant les médias voire même
rédigeant des chroniques dans un très sérieux
journal.
Autrement dit, apocalypse
now!
La limite entre la folie
et le normal, étant très fine, un bouleversement
conceptuel s'imposera, pour rendre la folie normale et la normalité
folle..
Au Maroc, il est admis
que 1% de la population civile (qui a parlé de militaires pas
moi en tous cas) est schizophrène.
Et ceux qui font ce genre
de projection ce sont ces fameux psy aux comportements bizarroides.
Mais que ces braves
savants m'excusent, leur chiffre est complétement à
côté de la plaque.
La schizophrènie
collective est patente et ses manifestations sont multiples.
De ce député/dinosaure
déclarant son patrimoine, dans un sursaut de transparence
pré-électorale,à la prostituée du coin
qui aprés une tournée glorieuse de ses seins aux
alentours des lieux saints a fini par bâtir une mosquée
pour les pieux du quartier, ceux-là mêmes qui
l'insultaient en cachette.
Les images fusent, tout
va bien tant que les autres ne savent rien.
Une très tordue
logique de dissimulation, incarnation suprême de notre
schizophrenie collective.
Loin devant, les troubles
dépressifs trônent sur l'échelle des pathologies
psychiatriques.
Dans un pays ensoleillé
tout au long de l'année, ceci paraît paradoxal voire
même aberrant.
La dépression à
la marocaine, a un facteur aggravant, un facteur de taille, un
continent doré à 15 km de distance qui nous squatte les
esprits.
Lorsqu'on commence à
comparer l'incomparable, bonjour les dégats.
Nos psys ne pourront que se
réjouir, un de leur confrére, barbu en surplus,
risquera de briguer la primature d'ici peu de temps.
Qu'appliquera-t-il?
Peut-être une cure
de Prozac massive.
NB: Texte de ma chronique hebdomadaire publiée sur "le courrier du nord"