Serait-ce la fin de la blogoma?
"Les blogs n’ont pas pris au Maroc car les gens ont du mal à exprimer leur individualité. Le souffle leur manque. On lance un blog, on commence par “je m’appelle Ahmed et j’aimerais dire que” et on abandonne son blog aussi vite qu’on l’a créé. Les jeunes au Maroc ont en fait un simple outil qu’ils utilisent de manière mécanique. D’ailleurs, partout dans le monde, les blogs sont en recul sur Internet. Ils n’ont pas été l’outil idéal et final de la communication comme on l’avait cru."
Les propos sont de Tarik Essaadi.Pour les observateurs du web marocains, Tarik est plutôt connu par son portail emarrakech mais aussi par sa plateforme de blogging, la première du genre dans l'histoire du web marocain.
Les propos de Tarik m'intérpellent à plusieurs égards:
Primo, la blogosphère marocaine peine toujours à sortir d'une quasi-inértie qui nous pousse à revoir catégoriquement un discours évangéliste qu'on a eu à tenir durant une certaine période.
Secondo,le web marocain démontre toujours que "l'écrit" est encore mal assimilé par le marocain lambda.Nous prouvons encore une fois que nous- sommes un "phénomène oral" qui a du mal à se familiariser avec l'écrit.
Tertio, le bloggeur marocain souffre toujours d'une crise d'égo, le journal intime régne toujours comme élément moteur de la blogoma.
Il fallait que quelqu'un ose le dire: les blogs marocains n'ont pas du tout réaliser leurs promesses initiales.On a beau cultiver un rêve mais la réalité est toute autre.
Serait-ce la fin de la blogoma? En tout cas, plusieurs choses sont à revoir, y compris certains mythes qu'on a, de bonnes foi, cultiver.