World Cup Story
L'actualité de la semaine est footbalistique par excellence.
Trente deux nations se lancent dans une compétition sans merci, pour remporter le sésame..la coupe du monde.
Le
trophée initié par Jules Rimet monopolisera les regards pendant les
prochaines semaines et semble beaucoup plus interéssant que la mort
d'un mythique sanguinaire tel que Zarkaoui.
L'enjeu est de taille.
Sportif oui, mais cela vient en dernier lieu.
La portée de la compétition est politique,économique voire même géostratégique.
La foire footbalistique est la réincarnation moderne de la lutte gréco-romaine dans ses formes ancestrales.
La pièce sadique est là, parfaite et tous les acteurs répondent présents.
Les esclaves, joueurs talentueux de leur état, combattent avec le même esprit d'antan une bête sauvage.
A
une différence prés, les esclaves sont mieux rémunérés et se croient
même stars et la bête n'est autre que le fameux sort, une chaotique
triomphe de l'arbitraire.
Le tableau ubuesque se passe sous les yeux
bienveillant d'un empereur friqué et tout puissant, le patron de la
FIFA, empire romain rescusité.
La partie ubuesque a même des
spectateurs, ils sont nombreux, des milliards paraît-il, mais paient de
plus en plus cher sur leur présence sur les lieux.
Ceux qui n'ont
pas cette chance de siéger sur les lieux se contentent d'un exercice de
pélerinage post-moderne, un pélérinage télépathique.
L'événement
squatte les esprits, et ceux qui prétendent ne pas s'y interesser
mériteront largement le qualificatif de prétentieux.
Le football est , par essence, un sport de masse.
La coupe du monde est l'évenement le plus attendu de la majorité des habitants de ce monde.
Mais
un piètre richard de l'Arabie a décidé, dans un sursaut de
mercantilisme sauvage, de priver des millions de foyers de la messe
mondiale.
Le football est-il entrain de devenir plus élitiste que le golf ou les yachts?
Une chose est certaine, nul ne peut me prouver l'inverse donc l'hypothèse reste plausible.
Le
richard de l'arabie, en décidant ainsi, a fait non seulement des
rancuniers jaloux malheureux, mais aussi des heureux et bien sûr des
heureuses.
Parmi les heureux, je citerai le proprio du café du coin
qui avec son pack « chicha,chawarma,match » réalisera sa plus belle
opération depuis son échec scolaire mais aussi les crackers de
l'informel qui, pour une fois, exposeront leurs presumés talents puisés
du peer to peer au commun des mortels.
La liste des heureux est
longue et comporte également les épouses qui, pour une fois, ne seront
pas privées de leur feuilleton préféré.
L'incontestable heureux dans l'histoire est grand, a un registre de commerce, côté aux bourses de casa et de paris.
Grand
opérateur telecom de son état, le golieth marocain a décidé d'enterrer
à jamais l'industrie juteuse des barbus de Derb Ghalef.Vont-il
riposter? We wait and see.
Le maroc enfin un oisis technologique?? Mon oeil!!
Il
suffirai de voir le cauchemardesque séjour du vice président de Google,
laissé sans wifi durant son séjour dans un palace national, pour se
rendre compte qu'on est encore à cent milles lieues de cette prétention.
NB: Ce texte est ma chronique hebdomadaire publiée sur le "Courrier du Nord" et sur le portail d'information de Casablanca.