A quoi ça sert un premier ministre ?
Dans sa dernière parution, l'hebdomadaire "Nichane" titrait "A quoi ça sert un premier ministre ?".
La réponse n'a pas tardé et fût des plus claires.Quelques jours après, Jettou répond et comment ?!!
Dans un pays où un simple appel passe par de multiples écrans avant d'atterrir chez un "ir"responsable, une réponse aussi rapide, d'un premier ministre en surcroît, est toute étonnante.
Le grand vizir a été catégorique: "je sers bien à des choses, vous interdire par exemple" lança-t-il avec grand humour aux journalistes de "Nichane".
Implicitement, on comprend qu'il sert à réaliser les souhaits de certains "cabinards" claustrophiles préférant les arcanes du Makhzen en crépuscule sur le soleil levant d'une démocratie naissante.
On comprend, aussi, qu'il sert à anticiper les voeux les plus populistes, matérialisés par certains esprits hirsutes ou en passe de le devenir.
On comprend, également, la délicatesse de sa mission "chiffoneuse" qui l'oblige à absorber les foudres d'une opinion publique au lieu de laisser le mal ravager les hautes sphères.
On comprend ,aussi, son courage en acceptant de faire office de "bouc-émissaire" en lieu et en place de certains "politiciens caviars", ceux là même qui défendaient il y a quelques années un prétendu idéal démocratique en lieu et en place de la menace obscurantiste.
Un premier ministre sert aussi à signer les décrets les plus impopulaires, à orchestrer "apparemment" les campagnes les plus absurdes.
Un premier ministre sert surtout à freiner nos rêves et nos aspirations les plus légitimes.
L'"affaire Nichane" a dévoilé la véritable facette du régime tel qu'il est: autoritaire, parental, liberticide par excellence.
"Nichane" a dévoilé les 1001 réalités d'une société pourrie qui prétend une piété qui ne lui ressemble pas, d'une classe politique léthargiques en mal d'existence, de décideurs déviergés depuis belle lurette..
"Nichane" a dévoilé la vérité d'un peuple qui ne lit pas, ni au premier ni au second degré mais qui condamne sans oser lire ne serait-ce que ses textes sacrés.
La prise de position de Nichane n'est pas forcément la mienne mais je salue la témérité d'une sanaa elaji.
Qu'on le veuille ou pas, cette fille de peuple paie la rançon de son rêve capturé, son rêve de voir une nation émancipée.
Hélas, ce qui se produit l'a désillusionné et m'a désillusionné.
Je croyais jusque là en ce "Maroc en mouvement" mais, maintenant, j'ai plutôt le sentiment d'appartenir, non pas à une nation, mais à une cage au milieu de loups.
Je refuse de devenir une brebis, ma chair est plus amère.