Esprits en stand by
Casablanca, le dimanche, ressemble un être chimérique, à une prostituée démaquillée qui se réveille à peine après son samedi soir pas si festif que ça..
Le dimanche casablancais est tout sauf intéressant..
Jean Dolent disait : « Quand on est mort, c'est tous les jours dimanche ».Le dimanche casablancais est beaucoup plus que ça c'est la journée où l’on place notre esprit en stand by..
Hormis quelques nantis riverains de la corniche de casa, le casablancais type(celui qui habite au-delà du pont de aïn sebaa) ne se réveille jamais avant 10h le dimanche..
Exactement comme il se doit pour une ville ouvrière (ou chômeuse si vous voulez).
Seuls bénéficiaires de ce stand by collectif et de cette lassitude généralisée, les proprios des cafés du centre ville historique (le centre de gravité n'est plus le Bd Mohammed V doit-on reconnaître).
Sirotant son café crème sans crème (Une spécialité maison de la ville de Nass El Ghiwane), le pauvre casablancais type passe le reste de sa matinée se consumant devant Al Jazirah Sport, la chaîne quatariote savamment « Flashée » par les très pieux barbus de Souk Salk (Silicon valley de Derb Ghalef City).
L'après midi dominical à Casablanca est dominé par deux impératifs majeurs: Le ballon et Le Chariot.
Le ballon rond rythmé par les commentaires d'un certain capitain Majid, speaker vedette de la chaîne de Aîn Sebaâ qui, que de dieu le préserve, fait l'impossible pour aider les casaouis à maintenir une sieste bien entretenue voire même entamer des préliminaires de rapports homo ou hétéro avec tanton Morphée.
Le chariot, quant à lui, prend la relève en début de soirée..
Les virées familiales consommatrices côté Marjane, Metro and co permettent aux casablancaises de se doter en serviettes hygiéniques protectrices pour réussir à garantir un campagnon le samedi soir d'après et aux casablancais de remplir leur contrat avec bachus sans pour autant attirer les regards hypocritement conservateurs des voisins du quartier.
Plus ennuyeux qu'un dimanche, cela n'existe pas. Militons pour sa suppression du calendrier.